CR AG 25 juin 2010

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Compte rendu de l’Assemblée Générale constitutive du Comité local de l’Hérault

Vendredi 25 Juin 2010

L'Assemblée Générale constitutive du comité local de l’Hérault s'est tenue le vendredi 25 juin 2010

de 18h30 à 22h30 à Montpellier, Salle Jacques d'Aragon située à l'Espace Jacques d'Aragon, rue

des Etats-Genéraux.

Etaient excusés : Mr Ausseil Henri adhérent de l’association, Mr Angles Thierry adhérent de

l’association,Mr Cabello Gérard Maire de Montarnaud, Mr Grammond Jean Michel président de

Montpellier Cuba Solidarité, Mr Liberti François Conseille Général, Mme Conte Castera Direction

des relations internationales du Conseil général

Le presse qui avait été invitée (Midi Libre, L’Hérault du jour, la Gazette) était absente

1

- Ouverture de l'Assemblée

L'Assemblée s'ouvre à 18h30 sur quelques mots introductifs prononcés par Roger Grevoul,

président de Cuba Coopération France. Il rappelle plusieurs éléments importants. D'abord, le rôle

joué par Thierry Angles et Henri Sierra dans la constitution de ce comité. Ensuite, le fondement à

l'origine de la création de Cuba Coopération France et de ce comité départemental: il s'agit de

relayer l'activité de Cuba Coopération France en précisant que cette intention résulte du souci de

faire connaître les activités de Cuba Coopération France d'une façon différente de celle

généralement proposée par les médias et construire des projets de coopération directe entre les élus,

les associations, les collectivités et Cuba. Il finit son introduction par un retour sur quelques actions

réussies conduites par le comité national, soulignant ainsi l'expertise de Cuba Coopération dans la

conduite de projet de coopération, d'une véritable coopération basée sur le principe du donnantdonnant

et articulée autour du principe de réciprocité.

Il passe alors la parole au président de séance Bernard Carrière qui remercie l'ensemble des

personnes présentes et poursuit par la lecture du message d'excuse du président de Cuba Solidarité

qui n'a pu se libérer pour l'évènement. Il souligne la nécessité d'élargir le comité constitué puis

passe la parole à Henri Sierra.

2

- Définition du cadre d'action du comité

Henri Sierra revient sur les raisons qui expliquent la nécessité de collaborer avec Cuba. Il souligne

l'histoire (esclavage, colonialisme) mais aussi les évènements contemporains (ouragans, blocus) qui

requièrent de la part du peuple cubain des efforts et un courage sans relâche. Il mentionne

l'attachement de ce peuple à son indépendance et à sa souveraineté nationale et explique que ces

facteurs sont actuellement à l'origine d'importantes restructurations politiques, administratives,

économiques, commerciales et internationales qui demandent beaucoup d'efforts. L'objectif de ces

reformes a vocation à améliorer le bien-être de la population et lui permettre d'être encore plus

active dans la construction de la société.

Dans un cadre moins général et plus spécifique à la question agricole, il précise que les

changements en cours notamment au sein du Ministère de l'agriculture sont une conséquence directe

du blocus maintenu par les États-Unis à l'encontre du peuple cubain et ceci malgré l'opposition

quasi-unanime de la communauté internationale. Outre cela, il ne manque pas de préciser que

l'économie cubaine est aussi grandement affectée par la crise financière et économique actuelle

(chute du prix des matières premières, baisse des ressources liées au tourisme...). Néanmoins, il met

l'accent sur plusieurs éléments qui démontrent les efforts et les avancées réalisées pour surmonter

ces difficultés. Il fait remarquer que Cuba a développé une politique de santé et éducative

exemplaire qui illustre l’opiniâtreté, le courage et les facultés d'intervention collective du peuple

cubain. Au delà, que Cuba est une référence mondiale en terme de biotechnologie et de

développement durable. Malgré le blocus, le pays ne s'est pas refermé sur lui-même. Pour

développer son économie et ses échanges internationaux, il souligne sa capacité à coopérer, à

répondre à des demandes et des secours humanitaires comme à Haïti et en Équateur et enfin, sa

capacité à construire une alternative à l'économie mondiale actuelle avec d'autres pays d'Amérique

latine dans le cadre d'accords bilatéraux ou multilatéraux.

Il dit ensuite quelques mots sur la France et ses relations avec Cuba. Il précise que cette dernière a

rompu ses relations diplomatiques avec Cuba depuis 2003 et qu'elle inscrit désormais son action

dans celle de l'Union européenne. Pourtant, il insiste sur les liens anciens unissant les deux pays et

la nécessité pour la France de reprendre ses relations avec Cuba. Ce qui l'amène à enchaîner sur ce

que peut concrètement apporter la comité local. Il souligne que l'action de Cuba Coopération,

s'inscrivant dans une logique rationnelle et sage, contribuera à renouer les liens entre les deux

peuples. Cuba coopération France mène depuis quinze ans des projets de coopération avec Cuba

dans le domaine de l'environnement, de l'eau, de la santé, du sport, de la culture et contribue à

l'envoi de matériels. Cette coopération s'inscrit dans un respect total de l'indépendance et de la

souveraineté de Cuba, ce qui en fait une règle d'or de l'Association et que devra respecter le comité

dont l'action s'inscrit dans la continuité de la structure nationale. De même, Cuba Coopération ne se

veut pas concurrente des associations existences mais complémentaires. Elle coopère avec de

nombreuses autres associations sur un certain nombre de projets au plan national. De même,

l'association a fait le choix du pluralisme jusque dans sa direction ce qui signifie qu'aucune

mouvance politique n'est écartée à l'exception du Front national. Cuba Coopération se donne pour

objet d'organiser la coopération entre les deux peuples et pour cela intervient auprès des différentes

instances concernées par les projets: nationales, territoriales, associatives, européennes,

internationales.

Enfin concernant le comité local, il précise que l'Assemblée de Cuba Coopération France confirme

l'orientation prise en 2009 de réaliser partout ou les conditions seraient remplies par la rédaction

d'un statut-type commun. Il donne un éclairage sur les démarches effectuées par le collectif de

l’Hérault: prise de contact avec les collectivités territoriales, avec des associations déjà existantes

comme le comité de l'Alba, Cuba Montpellier Solidarité et sa participation à des initiatives

publiques organisées soit par le Conseil Général de Hérault soit par des universitaires soit par des

associations amies. Il mentionne la participation du comité à l'organisation d'une conférence sur la

sécurité alimentaire en 2011 aux côtés de Cuba Montpellier Solidarité qui en est le maître d'oeuvre.

C'est que l’Hérault, notamment avec Montpellier, possède une importante concentration de

chercheurs et universitaires qui travaillent sur les questions agricoles et jouit d'une panoplie de

manifestations scientifiques qui vont assurément permettre à Cuba coopération 34 de développer

une expertise solide et de bénéficier d'un appui incommensurable pour mener à bien ses projets. Le

plan campus devrait développer un pôle environnement. De son côté, Cuba se préoccupe beaucoup

de la sécurité alimentaire, de la souveraineté alimentaire, du développement de l'agrobiologie,

comme en témoignent ses actions en matière de redistribution des terres, d'installations de petits

agriculteurs, de développement agrobiologique. Il met l'accent sur les potentialités tant françaises

que cubaines dans la recherche et les actions de terrains pour agir sur les questions qui intéressent le

comité et explique pourquoi le comité a décidé de focaliser son action sur Santiago de Cuba et la

région de l'Oriente. Les cubains expriment souvent le fait que Santiago de Cuba et sa région de

l’oriente isolés de la capitale sont trop souvent délaissés et sont durement touchés par les difficultés

économiques.

3-

Quelques réactions.

Le président de séance rappelle les particularités de Cuba (un blocus, des difficultés économiques)

et la nécessite pour le comité de faire passer un message diffèrent de celui produit et véhiculé par

les médias nationaux et internationaux.

Roger Grevoul réagit à son tour et insiste sur les liens anciens entre la France et Cuba. Il donne des

précisions sur le choix qui a été fait d'interagir au niveau de Santiago de Cuba et de la région de

l'Oriente et rappelle que ce qui bloque les projets c'est, pas seulement mais en majorité, le fait de

devoir acheter le matériel en devise. Il précise que l'action du comité n'a pas vocation à se

substituer aux actions cubaines mais plutôt de les compléter en amenant un savoir-faire et des

ressources complémentaires.

J.J. Drevon rappelle la tradition de coopération scientifique qui existe entre les deux pays depuis le

début des années 1970. Il évoque donc la nécessité de valoriser l'ancienneté de la coopération

scientifique et l'avantage que cela peut offrir pour conduire les projets futurs. Cette capitalisation de

30 ans de coopération scientifique est un terreau dont doit pouvoir se nourrir le comité pour

formaliser ses projets.

4

- Présentation scientifique sur le thème de la sécurité alimentaire

Jean-Jacques Drevon: chercheur à l'INRA

Jacques Marzin: chercheur au Cirad.

La première partie de l'exposé présentée par J.J Drevon contribue à donner un éclairage sur la

question agricole à Cuba et plus précisément sur la région de l'Oriente. Il précise que 50 à 80 % de

l'alimentation de base repose sur des exportations encore vraies aujourd'hui et explique l'impact de

la période de transition sur ces exportations. Il précise que la question de la production agricole n'est

pas nouvelle, c'est même un élément phare de la politique agricole cubaine même si l'exportation

s'est imposée et n'a pas permis le développement d'une agriculture vivrière. La crise alimentaire

découlant de la « période spéciale » fait suite à l'effondrement de l'URSS et nécessite la mise en

place d'une agriculture urbaine originale qui se concrétise par une vente directe des denrées

produites à la sorties des exploitations: les agro-mercados. Mais il existe aussi un secteur de

production à Cuba qui a toujours pu produire des denrées alimentaire et qui représente un secteur

non étatique. Certes, après la révolution, Cuba procède à de nombreuses nationalisation des terres

mais persévère à coté un système de petits producteurs qui a pu produire des vivres (mais, haricots)

et qui se généralise au moment de la transition bien que cela ne représente que 20 à 30 % des terres.

Cuba dispose des connaissances suffisantes pour développer de l'agriculture vivrière mais l'enjeu

est de développer une tradition paysanne pour venir à bout de cette exportation encore trop

importante et qui utilise une bonne partie des ressources financières du pays, notamment celles qui

proviennent du tourisme. Enjeu: se servir de l'argent pour développer cette production agricole au

détriment des exportations

Jacques Marzin propose une démonstration qui s'inscrit dans la continuité de celle de Jean-Jacques

et divise son exposé en trois grandes parties:

-D'abord, il souligne les différences d'avec l'agriculture européenne. On n’est pas dans un pays

d'agriculture sophistiquée comme au Mexique ou dans les Andes. Il rappelle la spécificité de la

politique agricole menée par les colons, souligne que Cuba a été largement marqué par la piraterie

ce qui a engendré des problèmes d'insécurité et explique que l'on n'est pas sur un habitat dispersé.

De plus, pour répondre à la demande de sucre provenant de l'Europe, s'est développé l'esclavage

africain autour de la question des cannes à sucre. Les esclaves seront les premiers à vivre en milieu

rural alors que les blancs vivront essentiellement en zone urbaine. Jusqu'à l'indépendance de Cuba,

il y a donc peu d'agro-culture familiale. Après l'indépendance, le régime met en place une reforme

agraire qui repose sur trois types d'exploitants: l'exploitation capitaliste industrielle, la bourgeoisie

agraire et les petits agriculteurs qui aident la révolution à s'installer et qui bénéficient en premier

lieu de cette reforme agraire en devenant propriétaires). Mais durant cette première reforme agraire

(1959), la CIA s'appuie sur la bourgeoisie agraire ce qui est à l'origine de la seconde reforme

agraire: la propriété maximum pour chacun, passe à 45 hectares. La production privée doit à terme

tendre vers une production socialiste comme en témoigne la collectivisation progressive. Ce modèle

fonctionne jusqu'à la fin des années 1990

Ensuite, il dit quelques mots sur la fin du modèle d'agriculture de révolution verte qui de part

l'intensité de production sur lequel il repose a inévitablement provoqué des problèmes

environnementaux. Mais comme tout s'arrête tout rentre très vite dans l'ordre. En effet, Cuba ne

peut plus vendre ses surplus aux pays Est-européens, ne peut plus acheter aux tarifs ou elle achetait

et perd 38% de son PIB entre 1989 et 1993 (notre perte actuelle avec la crise étant de 3%). Alors

que l'Europe de l'Est s'ouvre sur l'Europe pour renouer des liens économiques, Cuba se retrouve

isolée. Plus de carburants pour faire tourner les tracteurs. C'est le début de la crise alimentaire. La

« libreta » alimentation subventionnée ne peut plus être assurée par l'État. C'est le début d'une

nouvelle réforme agraire: désétatisation des grandes fermes d'État et transformation des fermes

d'État en coopératives. La dollarisation met en place un double circuit économique qui pose

problème

-Enfin, il revient sur les perspectives plus récentes d'évolution: alignement des salaires sur les autres

corps de métiers (incitation), sa protection des écosystèmes est honorable ce qui confère à Cuba une

valeur ajoutée certaine, évolutions des taux de change,...

5- Le vote des statuts et du bureau

L'assemblée se clôture vers 21h par le vote des statuts et du bureau. Le vote s'effectue à mains

levées :

Statuts adoptés à l’unanimité

Bureau adopté à l’unanimité

Secrétaire Général: Henri Sierra

Secrétaire: Delphine Loupsans

Secrétaire-adjointe: Lauberge Marie

Trésorière: Isabelle Chabbert

Membres du Bureau : Carriére Bernard, Garcia Yvan, Marzin Jacques,

21h30: pot de l'amitié et de la coopération

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